Éditions GOPE, 228 pages, 13x19 cm, ouvrage illustré, 18.85 €, ISBN 978-2-9535538-5-7

mercredi 28 décembre 2011

Singapore Sling

Les amants anonymes : John Glasgow est un écrivain accompli et reconnu. Ses romans cachent toutefois une sombre vérité qu’il n’est pas encore prêt à admettre. Sa rencontre avec Valérie, une Chinoise de Penang, va bouleverser son monde bien rangé, et sa vie à jamais.

© Ikon Visuals
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Extrait :

Elle n’était peut-être qu’une apparition. S’il avait cru cela possible, alors cette femme – cette hallucination – ne pouvait être que Rebecca. Mais, malgré toutes les histoires macabres qu’il avait entendues depuis qu’il était arrivé à Singapour, il ne croyait toujours pas aux fantômes.
Rebecca, elle, y avait cru, et elle lui avait même promis que, si elle le pouvait, elle reviendrait le hanter. Après tout, c’était lui qui avait eu l’idée du suicide.
Lorsque la vue sur la fontaine se dégagea, il n’y avait plus la moindre trace de la femme. Elle semblait avoir disparu, mais n’est-ce pas là ce que font d’ordinaire les revenants ?

lundi 12 décembre 2011

Ce vendredi, à George Town sur l’île de Penang

Les vendredis : une journée comme une autre à George Town, sur l’île de Penang. Mais dans un taxi, le narrateur fait la rencontre d’une jeune Malaise perdue dans ses pensées. Elle ne quittera alors plus les siennes.

© Chot Touch
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Extrait


Le chauffeur, pressé lui aussi, commence à prendre des virages bien serrés. Par deux fois, la femme et moi nous nous heurtons. Cependant, son regard demeure rivé sur ces deux pages, et ses larmes ne cessent de couler.

Je jette un coup d’oeil sur sa main gauche, si proche de la mienne. Pourquoi je ne la touche pas ? Puis de nouveau je me rappelle que je suis un étranger ici, un invité dans ce pays. Si elle avait été Chinoise ou Indienne ou Eurasienne, cela aurait été différent. Ou si ses habits avaient été moins traditionnels – si elle avait porté un t-shirt et un jean. Mais une Malaise, portant un baju kurung et un voile… en public ? Dans un taxi ? Si seulement nous étions seuls ; si seulement j’avais plus de temps pour lui parler et m’assurer qu’elle va bien. Et si elle ne parlait pas ma langue ?